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Pékin exige la libération de Meng Wanzhou pour normaliser ses relations avec Ottawa

Meng Wanzhou sourit. Elle porte une casquette sombre.

Meng Wanzhou sort de son domicile à Vancouver pour se rendre à la Cour suprême de la Colombie-Britannique le 6 mars. Elle est entourée de gardes du corps.

Photo : La Presse canadienne / Darryl Dyck

  • François Messier

Ottawa doit libérer la directrice financière de Huawei, Meng Whanzou, s’il souhaite normaliser ses relations avec Pékin, fortement tendues depuis son arrestation, a prévenu mercredi le ministère chinois des Affaires étrangères.

Cette sommation a été livrée par un porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang, après qu'il eut confirmé que les exportations de viande de porc et de bœuf vers la Chine pourront reprendre.

En ce qui concerne les viandes […], il y avait une faille dans la délivrance du certificat au Canada, qui a maintenant été rectifiée et qui est conforme aux exigences chinoises, de sorte que la situation est revenue à la normale, a confirmé M. Geng.

Ce que je veux souligner ici, c’est que sur la question de l’exportation de produits carnés en Chine, la partie canadienne a pu se corriger, et que la Chine reconnaît ces efforts.

Une citation de Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères

Pour ce qui est des relations sino-canadiennes dans un sens plus large, je dois encore dire que les difficultés que nous avons rencontrées dans les relations bilatérales, la Chine n'en est pas responsable, a ajouté du même souffle le porte-parole du ministère.

Nous exhortons le nouveau gouvernement canadien à prendre au sérieux la position et les préoccupations de la Chine et à libérer immédiatement Mme Meng Wanzhou, a insisté M. Geng.

[Il faut] qu'elle retourne en Chine en toute sécurité, que des actions concrètes soient mises en œuvre pour remettre les relations sino-canadiennes sur les rails le plus tôt possible.

Une citation de Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères

La Chine a temporairement suspendu les importations de viande canadienne cet été, après avoir découvert des problèmes d’étiquetage puis des traces de ractopamine, un additif alimentaire qu’elle interdit, dans des cargaisons de porc canadien.

Élevage de porc à la ferme Meloporc, à Saint-Thomas de Joliette, au Québec.

Élevage de porc à la ferme Meloporc, à Saint-Thomas de Joliette, au Québec.

Photo : Getty Images / SEBASTIEN ST-JEAN

Quels changements au Canada?

L’affaire avait été considérée comme une mesure visant à punir le Canada pour l’arrestation de Mme Meng, mais la ministre de l'Agriculture, Marie-Claude Bibeau, avait admis des problèmes administratifs dans le premier cas, et un « faux certificat d'exportation » dans le second.

Mme Bibeau n'a pas confirmé mardi qu'Ottawa a rectifié quoi que ce soit en lien avec ces certifications d'exportation, comme l'affirme la Chine. Elle s'est contentée de faire savoir dans une déclaration qu'Ottawa a collaboré avec la Chine.

Les exportations canadiennes de graines de canola font par ailleurs toujours l'objet d'un embargo de la Chine, qui affirme que les marchandises canadiennes sont contaminées. Cette situation coûte vraisemblablement des centaines de millions de dollars aux producteurs canadiens.

Les producteurs de porc du pays estiment eux aussi que cette affaire leur a fait perdre des centaines de millions de dollars.

Les exportations canadiennes de porc ont atteint plus de 500 millions de dollars en 2018, et ils espéraient doubler ces résultats cette année, en raison notamment de l'épidémie de peste porcine africaine qui décime le cheptel chinois.

Un ancien ambassadeur du Canada en Chine, Guy Saint-Jacques, estime d'ailleurs que cette épidémie a contribué à la réouverture des importations de viande en provenance du Canada.

La Chine n’avait pas le choix de reprendre ses importations du Canada qui va fournir une viande de porc de haute qualité à bon prix, a-t-il déclaré mardi à CBC.

Michael Kovrig (à gauche) et Michael Spavor (à droite) ont été arrêtés par les autorités chinoises.

Michael Kovrig (à gauche) et Michael Spavor (à droite) sont détenus par les autorités chinoises depuis bientôt près d'un an.

Photo : La Presse canadienne/Twitter

Deux Canadiens détenus en Chine depuis bientôt un an

La directrice financière de Huawei a été arrêtée à Vancouver en décembre 2018 à la demande de la justice américaine, qui la soupçonne d'avoir contourné des sanctions imposées à l'Iran et qui réclame son extradition. Son audience d'extradition aura lieu en janvier.

Dans les jours qui ont suivi l'arrestation de Mme Meng, les autorités chinoises ont annoncé l'arrestation de deux Canadiens, Michael Kovrig et Michael Spavor, en disant qu'ils sont soupçonnés « d'activités menaçant la sécurité nationale ». Ils ont été mis en état d'arrestation six mois plus tard.

Michael Kovrig, un diplomate en congé sans solde qui travaillait pour l'International Crisis Group, est suspecté d'avoir recueilli des secrets d'État et des renseignements à destination de l'étranger.

Michael Spavor, directeur d'une organisation favorisant les échanges sportifs, culturels, touristiques et commerciaux avec la Corée du Nord, est suspecté d'avoir volé et transmis illégalement des secrets d'État à destination de l'étranger.

Ottawa estime que leur arrestation est arbitraire et réclame aussi leur libération.

Contrairement à Mme Meng, qui attend la suite des procédures dans son dossier dans une résidence cossue de Vancouver après avoir versé une caution de 10 millions de dollars, MM. Kovrig et Spavor croupissent dans une prison chinoise.

  • François Messier

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