Décentralisation en Centrafrique : que faut-il en attendre ?

Par Hans De Marie Heungoup
Bulletin du Centre FrancoPaix en résolution des conflits et missions de paix | Vol. 7 no 7

Pour lire ce bulletin

La décentralisation n’a jamais été totalement mise en oeuvre en République centrafricaine, bien qu’elle fût envisagée dès les années 1960. Depuis 2016 néanmoins, l’adoption de lois et la codification relatives à la gouvernance locale reflètent une réelle volonté de nombreux acteurs politiques de transférer des compétences aux échelles régionales et municipales.

En janvier 2023 doivent avoir lieu un ensemble de scrutins locaux qui permettraient la formation de nouveaux conseils municipaux, régionaux, et l’instauration d’un Sénat. Dans un pays affaibli par des années d’instabilité politique et d’insécurité, et toujours en proie à des violences dans certaines régions où des groupes armés contestent l’autorité centrale de l’État, l’idée de décentraliser la gouvernance présente a priori des avantages. Ce processus ne fait néanmoins pas l’unanimité.

La décentralisation en République centrafricaine est, pour ses partisans, garante d’une meilleure gouvernance, d’un renforcement de la sécurité, et de meilleures perspectives de développement.

Pour ses détracteurs, elle représente un gouffre budgétaire pour un pays déjà fortement dépendant de l’aide internationale, et elle risque de raviver des tensions intercommunautaires, fragmentant encore davantage un État fragilisé par plus d’une décennie de conflits armés.

Septembre 2022
En savoir plus