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Monde arabe et Amérique latine : confluence des dynamiques sociétales

Date limite : 26 février 2018

Colloque International – transdisciplinaire, 4 et 5 mai 2018, organisé par le Centre de recherche « CRILLASH » de l’Université des Antilles, pôle Martinique.


Appel à contribution

Ce colloque s’intéresse à la question contemporaine de l’entre-deux planétaire à l’œuvre d’une représentation interactive entre les pays du Monde Arabe et ceux de l’Amérique Latine dans leur rapport avec l’interventionnisme étasunien. Il est question de traiter la question de l’idée cosmopolitique, c’est-à-dire du rôle de cette instance informelle qui se veut unificatrice et pacificatrice là où l’hégémon étasunien qui en est la figure de proue en use régulièrement à des fins peu altruistes. L’effondrement du mur de Berlin nous renvoie en effet à la chute du système bipolaire au profit d’un méga-impérialisme étasunien. C’est ce que l’on appelle communément mondialisation, un terme qui s’interprète aussi comme une américanisation du globe (Tudor).

En effet, la finalité du Colloque se voulant modélisant, est de rendre possible l’enrichissement des uns et des autres en procédant au comparatisme des symptômes. Ces pays arabes et latino- américains sont la patrie des arts et de la culture que l’on aimerait voir un jour accéder à l’ère d’une libération endogène. Il est question d’interroger la connexité entre deux environnements géographiques certes bien distincts mais longtemps jalonnés de manière symétrique par un autoritarisme violent et acharné. L’examen de la confluence des dynamiques sociétales caractérisant ces deux espaces publics est l’enjeu de cette manifestation scientifique. Il s’agit certes de dynamiques similaires alliant idéalisme et réalisme mais celles-ci ne s’inscrivent guère dans le registre de la linéarité. Il est question de construire un entre-deux spatio-temporel inspiré de ces zones géographiques où existent de violents affrontements entre conservateurs, libéraux et marxistes. L’ordre autoritaire traversant chemin faisant ces sociétés s’apparente aux régimes de sustentation, mélange de répression et de séduction (Dabène). Ces dictatures n’ont cessé de cultiver chez l’État sécuritaire des comportements inhumains à l’encontre des peuples. D’un côté, les dictateurs latino-américains bénéficient de la bienveillance des États-Unis d’Amérique pour lutter contre le communisme que l’on taxe d’incompatibilité avec la démocratie. De l’autre côté, et de manière paradoxalement symétrique, cette même administration s’oppose en 1956, lors de l’attaque militaire tripartite de l’axe « France-Grande-Bretagne-Israël », à la chute du régime militaire du colonel Nasser en Égypte lequel affiche faussement son adhésion au courant socialiste. Les militaires latino-américains ont somme toute bénéficié de la phobie étasunienne à l’égard du communisme. Quant aux militaires du monde arabe qui, en se politisant, adoptent le panarabisme tout en usant d’une rhétorique socialiste et bénéficient jusqu’alors de la phobie étasunienne à l’égard de l’islam politique. Le Temps du populisme empreint de paternalisme, de nationalisme et de démagogie constitue-t-il une réponse politique acceptable à l’anomie sociale ? Qu’en est-il du néo-populisme ?

Il convient d’interroger les pratiques communicationnelles visant la critique de l’autoritarisme via une typification des opinions publicisées. En quoi le justicialisme ramifié par le colonel Perón en Argentine, la révolution humaniste déclarée par le général péruvien Juan Velasco et le socialisme du colonel Nasser en Égypte relèvent-t-ils réellement de véritables entreprises libératrices des peuples ? Il importe en outre d’examiner la nature du discours dissident, est-il révolutionnaire, contre-révolutionnaire ou évolutif ? Quel est le sens de la formule « stabilité d’État » au sein d’espaces publics excluants ? En quoi la stabilité d’État participe-t-elle à activer le changement de structure ? Quel intérêt pour un développementisme accompagné de mesures répressives ? Quelle idée donc du progrès ? Quel jugement peut-on attribuer à l’asymétrie de la géopolitique étasunienne s’agissant de son appui aux dictatures conservatrices contre les communistes en Amérique Latine et de l’appui paradoxal des communistes arabistes contre les conservateurs du monde arabo-musulman.

Quelle implication de la sphère religieuse dans les mutations de ces deux espaces publics ? Quel impact social pour ce modèle de théologie libératrice promu par un segment de l’Église catholique en Amérique latine (Gutierrez, 1971) ? Cet éclectisme religieux s’intéressant aux thèmes de la paix, de la justice et de la pauvreté, trouve-t-il son parallèle au sein de l’espace public musulman ? La conscientisation des peuples en les libérant de toute situation oppressive par la spiritualité est-elle une utopie ou une possibilité ? Le colloque questionne également l’idée des démocraties ingouvernables. Le réformisme constitue une notion qu’il convient d’élucider vu son adoption par l’ensemble des éléments constitutifs de l’espace public, régimes répressifs y compris.

Dans ce contexte sombre, le rôle des arts et de la littérature dans l’activation de l’espace public est on ne peut plus clairement primordial. A ce niveau, il importe d’interroger l’implication du segment non-coopté de l’intelligentsia appartenant aux deux aires géographiques. Écrivains, poètes et artistes s’engagent du côté du plus faible et se doivent d’être dérangeants et révéler ce que l’on occulte soigneusement comme le dit l’expression de Carlos Fuentes (Dabène). Le colloque s’ouvre aussi aux traductologues œuvrant linguistiquement au sein de ces aires géopolitiques.

Les contributions peuvent aborder des problématiques en lien avec les axes ci-dessous :

1- Espaces et Sociétés : cosmopolitisme, régionalisme, connexité, révolutions, société civile, mutations des conceptualisations de la citoyenneté, autoritarisme, populisme et néo-populisme, démocratisations, comparatisme de symptômes, impérialisme et méga-impérialisme, inégalités et violence sociale, problème des idées, émancipation, théologie de la libération, migration et minorités arabes en Amérique Latine.

2- Communication-Médias : communication politique (pouvoir et contre-pouvoir), communication religieuse (religiosité populaire et religiosité savante), stratégies discursives.

3- Arts, Langues, Lettres et Traductologie : artistes et écrivains de l’implication, zones de traduction, littérature comparée, problème du génie de la sémantique. Calendrier et Modalités pratiques :

Date limite de soumission des propositions de communications de 500 mots avec le nom de l’auteur, statut, adresse électronique et merci de préciser l’axe choisi : 26 février 2018

Les propositions seront évaluées en aveugle. Elles doivent être envoyées à l’adresse suivante : ayoub.chafik80@gmail.com

Date de notification de la décision du comité scientifique : 15 mars 2018
Une publication est fort probable mais en attente de confirmation

Comité scientifique

Abdelhafid EL HLOU, Université Abdelmalek Essaadi Tétouan, Maroc
Alain KIYINDOU, Université Bordeaux Montaigne
Angelina Cristina SALGUEIRO-MARQUES, Universidade Federal de Minas Gerais, Brésil
Ayoub CHAFIK, Université des Antilles
Bertrand BADIE, Sciences Po Paris
Catherine GHOSN, Université Paul Sabatier Toulouse
Cécile BERTIN-ELISABETH, Université des Antilles
Chadia ARAB, Université d’Angers
Chalmers LAROSE, Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation (CEIM), Canada
Christian AGBOBLI, Université du Québec à Montréal
Farrah BÉRUBÉ, Université du Québec à Trois-Rivières
Fathallah DAGHMI, Université de Poitiers
Franck GAUDICHAUD, Université Grenoble Alpes
Gino GRAMACCIA, Université Bordeaux Montaigne
Guillaume THOUROUDE, Université de Nizwa, Sultanat d’Oman
Haytham SAFAR, Université de Mons
Jean-Louis JOACHIM, Université des Antilles
Jean-Yves MOISSERON, Institut de Recherche pour le Développement
Julian CASTRO-REA, Université de l’Alberta, Edmonton
Julian DURAZO-HERRMANN, Université du Québec à Montréal
Khaled ZOUARI, Université Clermont Auvergne
Loum NDIAGA, Université du Québec en Outaouais
Luis MARTINEZ, Sciences Po Paris
Marc ESTEVE DEL VALLE, Université de Groningen, Pays-Bas
Marielle METGE-AGOSTINELLI, Université des Antilles
May KAMEL ABDALLAH, Université Libanaise de Beyrouth
Mihaela TUDOR, Université Paul Valéry Montpellier 3
Mounir ELHAJJOUJI, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, Fès, Maroc
Nejmeddine KHALFALLAH, Université de Lorraine
Nicolas LAMIC, Université des Antilles
Olivier DABENE, Sciences Po Paris
Omar IHARCHANE, Université Cadi Ayyad, Marrakech
Safaa MONQID, Université Sorbonne Nouvelle Paris 3
Salim LAMRANI, Université de La Réunion
Salim SENDIANE, Université Descartes Paris 5
Roger SOMÉ, Université de Strasbourg
Sebastian SANTANDER, Université de Liège
Stefan BRATOSIN, Université Paul Valéry Montpellier 3
Vincent GEISSER, Sciences Po Aix, Aix-en-Provence

Comité d’organisation

Alejandra BARRIO, Université des Antilles
Andréa LEYLAVIGNE, Université des Antilles
Ayoub CHAFIK, Université des Antilles
Bakary DRAME, Université des Antilles
Frédéric-Guillaume PARUTA, Université des Antilles
Liz OVALLES-MARTINEZ, Université des Antilles
Madly ÉTILÉ, Université des Antilles
Marisol ESTRIPEAUT, Université des Antilles

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