L’UQAM célèbre la diversité de cette région du monde
Entrevue avec les organisatrices de l'événement
Plusieurs départements et institutions de recherche de l’UQAM se sont unis afin d’organiser les Journées de la langue et de la culture arabes qui auront lieu à l’UQAM, du 5 au 7 avril prochains. L’événement, qui est une initiative de l’École de langues, vise à faire découvrir la grande diversité et la richesse culturelle du monde arabe, ainsi qu’à favoriser l’échange interdisciplinaire, interdépartemental et même, interuniversitaire entourant les enjeux actuels de cette région du monde.
Entre découvertes et festivités
Deux chargées de cours de l’École de langues sont à l’origine du projet. Akila Sekhri et Chirine Chamsine, qui enseignent toutes deux la langue et la culture arabes, ont eu l’idée de créer un événement afin de faire découvrir la diversité et la beauté de cette culture et favoriser l’ouverture et l’échange. Selon elles, la situation actuelle dans le monde fait en sorte qu’aujourd’hui plus que jamais, il est important de montrer les beaux aspects et la grande richesse de la culture arabe, présente dans 22 pays très diversifiés. Le but est de permettre aux étudiants qui n’ont pas souvent l’occasion de se familiariser avec cette culture de s’y intéresser.
Lorsqu’elles ont présenté leur projet à la directrice du regroupement des langues et cultures étrangères, Britta Starcke, l’intérêt a été immédiat et les idées ont commencé à se préciser. « J’ai tout de suite sauté sur l’occasion de faire valoir le travail et la collaboration des chargées de cours qui enseignent la langue, mais aussi la culture », raconte Mme Starcke avec vivacité. L’École de langues offre en effet deux programmes d’études, un programme court ainsi qu’un certificat en langue et culture arabes, qui visent à permettre aux étudiants d’acquérir les compétences langagières suffisantes pour participer à des conversations de la vie courante, lire, comprendre et rédiger des textes, de même que d’acquérir des connaissances socioculturelles sur le Monde arabe.
Mme Starcke a donc offert son appui immédiat au projet et s’est avérée très efficace. « Je me suis demandé quelles sortes d’activités on pouvait organiser afin de rendre justice à la variété de cette région du monde. Nos chargées de cours proviennent à la fois du Liban, de l’Algérie et de l’Égypte, tandis que notre maître de langue est originaire du Maroc. Il fallait offrir des activités en mesure de représenter cette diversité », précise-t-elle.
Le comité organisateur a ainsi choisi d’inclure de la musique, de la poésie et de la calligraphie au programme. L’événement devait au départ se tenir sur une seule journée, mais l’enthousiasme général a été tel que l’organisation a décidé de le prolonger sur trois jours. Il prendra des allures de fête. « Tout se déroule dans la même salle, les gens pourront ainsi profiter de la musique tout en mangeant, ce qui offrira une ambiance joviale », précise Mme Starcke.
En plus de Mesdames Chamsine, Sekhri et Starcke, la directrice adjointe de l’Institut d’études internationales de Montréal (IEIM) Kim Fontaine-Skronski, le professeur du Département de sociologie Rachad Antonius, l’agente de planification et de recrutement de l’École de langues Kate Bouchard et la maître de langue Malika Ech-Chadli, se sont joints au comité organisateur, sans oublier de nombreux étudiants bénévoles dont Isabelle Wouters, étudiante au 2e cycle en didactique des langues.
En dehors des frontières de l’UQAM
Pour accroître le déploiement de l’événement, les organisatrices ont également choisi de l’étendre au-delà de l’École de langues et d’aller chercher des collaborateurs. Au nombre des partenaires figurent le Département de sociologie, la Faculté de communication, l’IEIM, le Centre culturel Arabo-Canadien (CCAC) ainsi que le Groupe de recherche en études arabes canadiennes (EACAN) de l’Université d’Ottawa. « La présidente du CCAC, Nahed Al Shawa, a été d’une aide précieuse. Très ouverte au projet, elle a contribué à trouver plusieurs des personnes qui prendront part à l’événement », précise Mme Chamsine.
L’IEIM, qui célèbre cette année son 15e anniversaire, n’a pas non plus hésité à collaborer. « C’était naturel pour l’Institut de collaborer avec l’École de langues pour l’organisation, explique la directrice adjointe de l’IEIM, Kim Fontaine-Skronski. Notre mandat est de coordonner la recherche dans le domaine de l’international à l’UQAM et bien sûr, l’apprentissage des langues est une partie importante des études internationales ».
Plusieurs membres de l’Institut seront d’ailleurs au nombre des panélistes et conférenciers, alors que la conférence d’ouverture du mercredi 5 avril, portant sur l’islamophobie, sera prononcée par le professeur Rachad Antonius, membre du Centre de recherche en immigration, ethnicité et citoyenneté (CRIEC), une unité constituante de l’IEIM. Le jeudi 6 avril, le professeur de l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke et directeur de l’Observatoire sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord de la Chaire Raoul-Dandurand de l’UQAM, Sami Aoun, présentera une conférence sur les enjeux démocratiques et géostratégiques de la Syrie.
L’événement se veut ainsi à la fois interdépartemental, mais également interuniversitaire alors que des chercheurs provenant d’autres universités, telles que l’Université de Sherbrooke, l’Université Laval, l’Université de Toronto et l’Université d’Ottawa, feront partie des nombreux conférenciers.
Regard sur la Syrie
« Nous avons également pensé consacrer une grande partie de la journée de jeudi au conflit syrien et à l’accueil canadien des nombreux réfugiés, ajoute Britta Starcke. Plusieurs conférenciers s’attarderont ainsi aux différentes questions entourant cet enjeu et tenteront de jeter un éclairage afin de comprendre le conflit syrien et ses conséquences ».
C’est ainsi que Stefan Winter, professeur au département d’histoire de l’UQAM, débutera cette partie de la journée avec une conférence sur les fondements historiques du conflit actuel en Syrie. Suivra une intervention de François Audet, professeur à l’École des sciences de la gestion de l’UQAM qui, ayant accueilli et parrainé une famille syrienne, parlera de l’expérience de l’accueil des réfugiés. En guise de clôture, Jad Moussalli, lui-même réfugié syrien, présentera sa ville, Alep, de façon imagée. Cette portion de l’événement promet d’être fort émouvante.
L’ensemble des Journées de la langue et de la culture arabes permettra finalement de favoriser un dialogue et un échange entre les étudiants, les professeurs et les artistes qui s’intéressent, de près ou de loin, à cette région fascinante et si riche. Haut en couleurs et en découvertes, il s’agira d’un événement à ne pas manquer!
Inscription à la conférence d’ouverture par le professeur Rachad Antonius
Inscription aux Journées de la langue et de la culture Arabes