/finance/business
Publicité

Ottawa n’a toujours pas de liste noire d’entreprises chinoises

Un ancien ambassadeur en Chine estime qu’il est urgent d’imiter les Américains

CHINA-USA/TELECOM
La Caisse de dépôt et placement détenait, il y a trois ans, pour 1,05 milliard de dollars de titres de la multinationale China Mobile. Cependant, elle a, depuis, réduit sa participation. Photo REUTERS


Contrairement aux Américains, qui viennent d’allonger leur liste de sociétés chinoises à éviter, le Canada n’a pas de liste noire, ce qui inquiète un ex-diplomate.

• À lire aussi: Environ 370 M$ sur la liste noire de Joe Biden

• À lire aussi: Biden allonge la liste noire

« Non seulement on a besoin d’une liste, mais on a besoin d’une stratégie beaucoup plus élaborée, qui couvrirait la recherche au niveau universitaire », a plaidé au Journal Guy Saint-Jacques, ex-ambassadeur du Canada en Chine.

Début juin, le président américain Joe Biden a allongé la liste noire de firmes chinoises accusées de soutenir les activités militaires de Pékin à 59 entreprises, ce qui a irrité au plus haut point le gouvernement chinois. 

  • Écoutez la chronique économique de Michel Girard sur QUB radio:  

Timides actions

Or, ces derniers jours, des sources fédérales ont confirmé au Journal qu’Ottawa n’a pas de liste noire de firmes à qui l’on interdit d’investir ici.

Alors que les Américains ayant investi de l’argent dans ces firmes chinoises ont jusqu’au 2 août pour s’en départir, rien de tel n’existe en sol canadien.

« La Loi sur Investissement Canada a en place un processus d’examen rigoureux pour évaluer tous les investissements étrangers comportant des préoccupations en matière de sécurité nationale », s’est limité à dire à ce sujet au Journal Lama Khodr, porte-parole d’Affaires mondiales Canada (AMC).

Mais pour l’ex-ambassadeur canadien en Chine, c’est trop peu, trop tard.

  • Écoutez la chronique économique d’Yves Daoust, directeur de la section Argent du Journal de Montréal, sur QUB radio:

« Maintenant que l’OTAN déclare que la Chine est un adversaire, comment justifie-t-on que nos fonds de pension investissent dans ses entreprises ? » se demande à voix haute l’ex-diplomate.

Au 31 décembre, la Caisse de dépôt détenait des investissements d’environ 370 millions de dollars dans une quinzaine de firmes sur la liste noire américaine, a dévoilé Le Journal au début du mois.

« Mentalité de guerre froide »

Hier, l’Union européenne et le Canada ont annoncé « un partenariat stratégique » sur les matières premières pour dépendre moins de la Chine. 

CHINA-USA/TELECOM
Guy Saint-Jacques, ex-ambassadeur du Canada en Chine Capture d'écran WEB

« On a besoin d’une stratégie fédérale beaucoup plus pointue pour restreindre les champs de collaboration », estime l’ex-ambassadeur Guy Saint-Jacques.

Hier, le Consulat général de Chine à Montréal a rejeté ces critiques.

« Il faut être vigilant à la mentalité démodée de la guerre froide et au concept du jeu à somme nulle, et éviter de politiser et idéologiser des questions économiques et commerciales », a-t-il souligné dans une déclaration écrite.

« Derrière la liste noire mentionnée, c’est le concept de la sécurité nationale généralisé par les États-Unis, qui abuse du pouvoir d’État pour réprimer et restreindre les entreprises chinoises par tous les moyens possibles », a-t-il dit.

L’an dernier, les échanges commerciaux de marchandises du Canada ont diminué de 10,9 % tandis que son commerce avec la Chine a augmenté de 3,4 %, a souligné le diplomate chinois.

–Avec la collaboration de Marc-André Sabourin

À VOIR AUSSI   

Publicité

Publicité


Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.