Quel avenir pour les missions de paix? Afghanistan, Darfour, Haïti
Mardi 13 octobre 2009, 18h, Salle des boiseries, local J-2805, Pavillon Judith-Jasmin 2e étage, , 13 octobre 2009
Conférenciers
Afghanistan. Terry Liston, ancien colonel du Royal 22e régiment
Darfour. Jean-Philippe Adam, chercheur, Observatoire sur les Missions de paix, Chaire Raoul-Dandurand.
Haïti. Daniel Holly, professeur titulaire, département de science politique, UQAM
Animateur: Charles-Philippe David, professeur titulaire, département de science politique, UQAM
Lancement de livre et cocktail
Afghanistan, Darfour, Haïti. Les missions de paix sont-elles encore possibles?
Sous la direction de Charles-Philippe David, Collection Points Chauds, éditions Fides, 2009.
Mardi 13 octobre 2009, 18h
Salle des boiseries, Pavillon Judith-Jasmin
2e étage, local J-2805
405, rue Ste-Catherine Est, Métro Berri-UQAM
Entrée libre, inscription préalable en ligne
Résumé de l’ouvrage
La question que pose ce livre a tout son sens alors qu’en Afghanistan, au Darfour comme en Haïti, ainsi que dans toutes les autres missions de paix de l’ONU aujourd’hui (presque une vingtaine au total) les espoirs semblent très souvent déçus et les réalisations mitigées et contestées. En bref, l’ONU connaît sa part de problèmes dans la conduite des opérations de paix. Pourtant, depuis le début des années 1990, les Nations Unies se retrouvent au cœur des stratégies de prévention et de résolution des conflits. Alors que l’organisation des Nations Unies a fêté il y a quatre ans son cinquantième anniversaire, elle a déployé pendant les deux dernières décennies des centaines de milliers de casques bleus pour maintenir une paix fragile, éviter la reprise des conflits, dans des missions d’observation et de surveillance des zones de tensions.
Mais l’avènement d’un monde multipolaire marqué par les conflits intraétatiques a consacré l’obsolescence de la notion même de casque bleu impartial s’interposant entre des combattants qui en avaient au préalable accepté le principe. Désormais, les soldats des Nations Unies ont un rôle beaucoup plus actif, qui les amène à définir et imposer les normes de la paix. Les « États faillis », par exemple, ne sont la plupart du temps plus en mesure d’assurer leur pleine souveraineté sur le territoire : la seule présence des casques bleus suffit parfois à ramener la sécurité nécessaire pour réduire les facteurs de tensions et amorcer un processus de paix. Leur action s’inscrit toutefois dans une démarche plus globale où organisations humanitaires et institutions financières conjuguent leurs démarches dans un contexte qui adopte désormais des doctrines qui vont au-delà d’une vision traditionnelle du maintien de la paix : les casques bleus doivent désormais rétablir, imposer et consolider la paix.
Ainsi, depuis la fin du 20e siècle, les missions traditionnelles de maintien de la paix chapeautées par l’ONU se font de plus en plus rares. Non seulement les casques bleus onusiens assument des mandats davantage diversifiés, mais ils partagent désormais le terrain avec des « bérets verts » et autres militaires issus d’organisations internationales comme l’OTAN. De nouveaux concepts et méthodes ont été développés par divers gouvernements, dont le gouvernement canadien. Le Canada a ainsi élaboré le concept des trois « D » – Développement, Diplomatie et Défense -, afin de guider ses interventions dans la conduite des missions auxquelles il participe. Ces missions sont-elles davantage efficaces que les missions dites plus traditionnelles ? Donnent-elles des résultats tangibles sur le terrain ? La capacité de l’ONU d’agir de façon autonome et indépendante en est-elle diminuée ? C’est à ces questions que répondent les auteurs de cet ouvrage, à travers les cas riches en enseignements de l’Afghanistan, d’Haïti et du Darfour.