Égypte : Entre la légitimité perdue de Morsi et l’autoritarisme retrouvé des élites politiques

23 juillet 2014, Rachad Antonius

Antonius, R. (2014) Égypte : Entre la légitimité perdue de Morsi et l’autoritarisme retrouvé des élites politiques, Les clés du Moyen-Orient

Un an a passé depuis la grande mobilisation contre le président Morsi, et l’intervention subséquente de l’armée qui l’a destitué. Quiconque a visité l’Égypte au courant de cet été 2013 avait pu sentir une fébrilité populaire sans précédent et un engagement intense des gens ordinaires dans les affaires politiques. Ce climat a vu aussi s’exprimer une hostilité d’une rare intensité envers l’Association des Frères musulmans. Ceux qui manifestaient cette hostilité incluaient bien sûr les jeunes qui avaient été actifs dans la révolte de janvier 2011 contre le régime Moubarak, les mouvements syndicaux ainsi que les partis de gauche, et bien sûr quelques anciens du régime Moubarak. Mais étonnamment, on sentait cette hostilité aussi dans les milieux populaires, parmi de fervents pratiquants, bref dans tous les secteurs de la société. Les Frères musulmans étaient politiquement isolés. La pétition du mouvement Tamarrod (Rebellion), lancée au courant du printemps 2013, avait reçu plus de vingt millions de signatures bien identifiées. La mobilisation populaire du 30 juin contre le gouvernement Morsi, bien plus massive que celle qui avait fait chuter Moubarak, n’avait jamais été vue dans l’histoire égyptienne. Toutes les grandes places du Caire étaient bondées de monde et débordaient dans les rues avoisinantes. Dans toutes les villes, petites et grandes, il y a eu des manifestations d’appui au mouvement de rebellion. Les signataires de la pétition retiraient leur confiance au président Morsi, et demandaient des élections anticipées. On connaît la suite : Le président Morsi rejette du revers de la main les demandes de réforme. Suite à un ultimatum de courte durée, l’armée intervient et dépose le président Morsi en profitant d’un vent de popularité – de populisme, sans doute – assez clairement exprimé. Devant la résistance violente des Frères musulmans, l’armée demande à la population d’accorder un « chèque en blanc » (tafouid; littéralement, un mandat) au général Al-Sissi (pas encore maréchal) pour mettre fin à la violence. Comment en est-on arrivé là, un an seulement après l’accession de Morsi à la présidence ? Au bout d’une année de la mise à l’écart de Morsi (3 juillet 2013), et après l’élection à la présidence de l’ex-Maréchal Abdel-Fattah Al-Sissi en mai 2014, quel est le climat politique actuel ? Lire la suite

Documents joints

Partenaires

Banque ScotiaMinistère des Relations internationales et de la Francophonie | Québec Faculté de science politique et de droit | UQAM

Institut d’études internationales de Montréal (IEIM)

Adresse civique

Institut d’études internationales de Montréal
Université du Québec à Montréal
400, rue Sainte-Catherine Est
Bureau A-1540, Pavillon Hubert-Aquin
Montréal (Québec) H2L 3C5

* Voir le plan du campus

Téléphone 514 987-3667
Courriel ieim@uqam.ca
UQAM www.uqam.ca

Un institut montréalais tourné vers le monde, depuis 20 ans!

— Bernard Derome, Président

Créé en 2002, l’Institut d’études internationales de Montréal (IEIM) est un pôle d’excellence bien ancré dans la communauté montréalaise. Les activités de l’IEIM et de ses constituantes mobilisent tant le milieu académique, les représentants gouvernementaux, le corps diplomatique que les citoyens intéressés par les enjeux internationaux. Par son réseau de partenaires privés, publics et institutionnels, l’Institut participe ainsi au développement de la « diplomatie du savoir » et contribue au choix de politiques publiques aux plans municipal, national et international.

Ma collaboration avec l’IEIM s’inscrit directement dans le souci que j’ai toujours eu de livrer au public une information pertinente et de haute qualité. Elle s’inscrit également au regard de la richesse des travaux de ses membres et de son réel engagement à diffuser, auprès de la population, des connaissances susceptibles de l’aider à mieux comprendre les grands enjeux internationaux d’aujourd’hui. Par mon engagement direct dans ses activités publiques depuis 2010, j’espère contribuer à son essor, et je suis fier de m’associer à une équipe aussi dynamique et impliquée que celle de l’Institut.

Bernard Derome

À l’occasion de la rentrée universitaire 2023-2024, le président de l’Institut d’études internationales de Montréal (IEIM) s’est prononcé sur la situation géopolitique mondiale.

« L’ordre mondial, tel que l’on l’a connu depuis la fin de la guerre froide, est complètement bousculé avec des rivalités exacerbées entre les grandes puissances et des impérialismes démesurés. »

– Bernard Derome

Inscrivez-vous au Bulletin hebdomadaire!


Contribuez à l’essor et à la mission de l’Institut !