Les conférencières invitées étaient Marie Fall, Michèle Audette et Christiane Pelchat

Retour sur la conférence inter-instituts « Les angles morts d’une crise mondiale : vulnérabilités et résilience »

L’événement a eu lieu le 2 février 2021

L’IEIM est intervenu dans le cadre du 3e événement d’une série de conférences intitulée « Habiter le monde, ou s’abriter du monde », une collaboration entre les six instituts de l’UQAM dont le but est de créer des rencontres multidisciplinaires interpellant différentes expertises. Organisée conjointement avec l’Institut des sciences cognitives (ISC) et l’Institut de recherche et d’études féministes (IREF), la conférence du 2 février s’intéressait à l’impact de la pandémie de la COVID-19 sur les populations vulnérables.

Animée par Thérèse St-Gelais, directrice de l’IREF, la discussion s’est tout d’abord intéressée à l’état des lieux sur le continent africain, grâce à l’intervention de Marie Fall, professeure à l’Université du Québec à Chicoutimi et responsable du Laboratoire d’études et de recherches appliquées sur l’Afrique. Bien que l’Afrique ait été en mesure de contrôler la propagation du virus pendant qu’il ravageait d’autres régions du monde en 2020, la seconde vague s’annonce plus meurtrière dans plusieurs parties du continent qui demeurent vulnérables. En Afrique comme ailleurs, les femmes sont les plus lourdement affectées par les mesures restrictives ainsi que les chocs sociaux et économiques qui sont tributaires de la pandémie, et qui renforcent les écarts systémiques tant à l’échelle locale qu’internationale. Madame Fall constate l’importance des collaborations multilatérales et d’une stratégie de répartition équitable des produits de diagnostic, des médicaments et des vaccins afin de freiner le recul en matière d’égalité sociale qui s’opère depuis un an.

Michèle Audette, conseillère principale à la réconciliation et à l’éducation autochtone et adjointe au vice-recteur aux études et aux affaires étudiantes à l’Université Laval, a présenté quant à elle les enjeux propres à la gestion de la pandémie au sein de la Nation Innue. La mobilisation de la communauté et d’intervenants locaux en matière de communication — et spécifiquement en langue innue — revêt une importance primordiale, afin d’adapter la stratégie aux besoins des 15 000 membres de la nation située sur la Côte-Nord. Madame Audette attribue le sentiment de méfiance qu’éprouvent certain.e.s à l’égard du système de santé à des incidents tels le décès de Joyce Echaquan, aux écoles résidentielles et aux lois coloniales. Les juridictions fédérales et provinciales en matière de santé publique complexifient d’autant plus l’accès aux services, comme les maisons d’hébergement pour les survivantes de violence, ainsi que les services de sécurité des femmes et des enfants, ceux-ci étant déjà limités. Certes, des stratégies d’intervention communautaire, en langue innue, permettent d’adresser cette méfiance, de prévenir la propagation et de réduire la stigmatisation liée aux diagnostics positifs, rappelant l’importance des ancrages locaux dans la lutte contre la pandémie.

À ces perspectives s’ajoute celle de Christiane Pelchat, avocate, diplomate en résidence de l’IEIM, et présidente et directrice générale de Réseau environnement. Citant des statistiques tant nationales qu’internationales, Madame Pelchat a abordé l’inégalité en matière de travail rémunéré et non-rémunéré. Les postes dans le milieu de la santé, d’aidant.e.s naturel.le.s et de soins à domicile sont majoritairement occupés par des femmes, qui assument également une plus grande charge de travail en ce qui a trait à la scolarisation des enfants et à l’entretien du domicile. Au Canada, l’impact de la COVID-19 se traduit également par un nombre plus élevé de femmes que d’hommes n’ayant pas réintégré le marché du travail en raison de la pandémie. Tant ici qu’ailleurs, la conséquence de ce déséquilibre pourra se manifester pour les filles et les femmes par un retard de scolarisation, d’accès au travail et ainsi, d’accès à des postes de prise de décision. L’investissement dans des infrastructures d’eau potable, d’éducation, et comme le démontre le cas du Québec, dans un système universel de garde des enfants, permet aux femmes d’accéder à des emplois formels, à une meilleure sécurité et à des services de santé, contribuant ainsi à réduire l’écart entre les genres.

Lien vers l’enregistrement: https://youtu.be/48DAxygiFvo

Pour en savoir davantage sur la série de conférences inter-instituts 2020-2021 de l’UQAM : https://instituts.uqam.ca/.

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