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Champions des élections américaines!

Les spécialistes de l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand ont brillé sur toutes les tribunes.

Par Pierre-Etienne Caza

13 novembre 2020 à 15 h 11

Mis à jour le 16 novembre 2020 à 8 h 11

Il aura fallu attendre quelques jours avant de connaître le vainqueur de l’élection présidentielle américaine, et il faudra sans doute patienter jusqu’au 14 décembre pour sa confirmation officielle par les grands électeurs. En revanche, il est apparu très clairement, dès le soir du 3 novembre, que l’équipe de l’Observatoire sur les États-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand est incontournable en ce qui concerne la politique américaine. Au Québec, ses analystes étaient présents sur de nombreuses tribunes médiatiques – télé, web et radio – afin d’expliquer les résultats et les rouages du système électoral américain au grand public.

«Je suis très fier de la relève que nous avons formée», souligne le fondateur de la Chaire en études stratégiques et diplomatiques, Charles-Philippe David. Il y a, bien sûr, Frédérick Gagnon (Ph.D. science politique, 2008), qui l’a remplacé comme titulaire, ainsi que Karine Prémont (Ph.D. science politique, 2010), Rafael Jacob (M.A. science politique, 2013) et Élisabeth Vallet, mais aussi celles et ceux qu’ils contribuent à leur tour à former comme Andréanne Bissonnette (M.A. science politique, 2019), Véronique Pronovost (M.A. science politique, 2013), Vincent Boucher (M.A. science politique, 2016), Julien Tourreille (Ph.D. science politique, 2016), Julie-Pier Nadeau (B.A. relations internationales et droit international, 2013) et de plus jeunes encore. «Je me sens un peu comme le grand-père qui regarde avec fierté ses petits-enfants grandir!», confie Charles-Philippe David.

Le professeur du Département de science politique était lui-même en fonction sur le site web de La Presse le soir des élections. «Nous avons commenté les résultats jusqu’à une heure du matin. C’était très intense et ça ne s’est pas vraiment calmé depuis. J’ai l’impression d’avoir vécu trois semaines en une seule», dit-il.

Du plaisir en équipe

«Nous n’avons pas beaucoup dormi la semaine dernière», confirme Frédérick Gagnon. Le titulaire de la Chaire Raoul-Dandurand était sur les ondes d’ICI RDI lors de la soirée électorale en compagnie de ses collègues Rafael Jacob, Élisabeth Vallet et Karine Prémont.

Le manque de sommeil n’est pas bien grave, note-t-il toutefois. «Rafael affirmait la semaine dernière que ce qui nous motive est notre passion pour la politique américaine et le fait que nous avons du plaisir à travailler ensemble. On se connaît depuis une dizaine d’années et des gens ont noté que cela paraissait à l’écran. J’aime entendre ce type de commentaire.»

«Frédérick parle de propos que j’ai tenus la semaine dernière et je ne m’en rappelle même plus, rigole Rafael Jacob, chercheur associé à la Chaire. Cela illustre bien notre niveau de fatigue. En effet, nous adorons notre travail. Je suis encore un peu exalté. Nous avons vécu une élection mémorable et d’avoir participé à l’analyse des résultats pendant ces quelques jours fut un privilège.»

«Nous nous complétons bien, observe pour sa part Élisabeth Vallet, professeure associée au Département de géographie. Rafael est capable de compiler des chiffres et des pourcentages de manière aisée; ma force est l’aspect juridique; et Frédérick connaît le Congrès, la politique américaine et ses polarités comme le fond de sa poche. S’il y a une question avec laquelle je suis moins à l’aise, je sais que je peux la renvoyer vers Rafael ou Frédérick.»

Les trois collègues ont parfois des désaccords marqués, mais les échanges demeurent toujours cordiaux, note celle qui est également professeure au Collège militaire royal de Saint-Jean. «Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu autant de plaisir à faire de la télévision et ça tient à cette relation de confiance qui nous unit», affirme-t-elle. «Ce fut d’autant plus agréable que cela faisait plusieurs mois que nous ne nous étions pas vus en personne», ajoute Frédérick Gagnon, précisant que toutes les mesures sanitaires nécessaires étaient, bien sûr, mises en place à Radio-Canada.

Le travail se poursuit

Depuis la soirée électorale, ils ont été plus d’une vingtaine de chercheuses et chercheurs rattachés à l’Observatoire sur les États-Unis à commenter les développements et rebondissements du dépouillement des votes dans les médias. «La force de l’Observatoire est de rassembler des experts de la recherche québécoise sur les États-Unis et un réseau international d’américanistes provenant de diverses disciplines, rappelle Charles-Philippe David. Lorsqu’ils ou elles prennent la parole, leur affiliation à l’UQAM est toujours soulignée et cela fait rayonner notre institution.»

Il y a fort à parier que tous ces analystes poursuivront leur travail effréné durant la période de transition hors de l’ordinaire qui s’est amorcée chez nos voisins du sud. Comment analyse-t-on une situation pour laquelle il n’existe à peu près pas de précédents? «C’est un peu déroutant, reconnaît Frédérick Gagnon. Nous cherchons des réponses dans nos manuels sur les institutions politiques américaines et nous n’en trouvons pas. Notre but, à cette étape, est de donner le plus d’information possible sur ce qui se déroule, sans trop s’avancer sur l’avenir.»

«Avec Donald Trump, on ne sait jamais à quoi s’attendre, rappelle Charles-Philippe David. Nous prépare-t-il une sortie spectaculaire ? Lancera-t-il une chaîne de télé comme certains le pensent ? Annoncera-t-il son intention de briguer à nouveau la présidence en 2024 ? S’accordera-t-il un pardon avant de céder la place à Joe Biden ? Nous aurons amplement de rebondissements à commenter au cours des prochaines semaines.»